Atsai
Messages : 98 Date d'inscription : 08/12/2015
| Sujet: La Forteresse de l'Agonie Jeu 30 Juin - 1:31 | |
| L'un après l'autre, il sépara chacun de ses membres de son corps. Les bras d'abord, les épaules et la tête ensuite, finalement ses jambes s'extirpèrent de son corps qui tomba comme une vieille chaussette à ses pieds.
Dans cette forme, le monde était différent. Il entendait le murmure de formes lointaines, le chuchotement des vivants qui n'avaient pas complètement quitté ce monde.
"Vis... vis... vis... Tue-les." Oui. Je vivrai.
La forme fantomatique d'Enezesku était d'un vert clair, tirant vers le doré. Elle se rapprochait en vérité de la couleur de ses yeux. Il était persuadé qu'elle était bien plus verte la première fois qu'il l'avait utilisée, mais il ne s'expliquait pas son changement de couleur. Les mages auraient été particulièrement intéressé et auraient certainement une explication pour ce changement de couleur, mais ç'aurait été s'ils étaient seulement au courant.
Cette forme fantomatique qu'il gardait caché depuis qu'il s'était découvert cette capacité était son plus grand secret, et son plus grand espoir de s'évader. Régulièrement, à la faveur de la nuit, il s'échappait de son enveloppe corporelle, laissait les souffrances physiques que les mages lui infligeaient depuis six ans dans sa cellule et parcourait les salles de la Forteresse des Milles Souffles.
Aloe Vera n'avait pas été son propriétaire depuis toujours. Ils n'en connaissaient pas tous les recoins, tous les passages secret, tous les détours. Or Enzu avait un avantage de poids. Il était capable de traverser les murs. Il avait découvert les passages dérobés, les mécanismes cachés. Il planifiait son évasion depuis 3 mois déjà, il avait relevé les tours de gardes, repéré les bureaux des hauts gradés, savait où se situaient les dispositifs magiques qui s'occupaient de la surveillance. La seule chose qui lui manquait était un moyen de s'évader de sa cellule.
Il prit un instant pour observer l'état de son corps. Les privations des dernières années, les expériences des mages et les chaînes qui pendaient à ses pieds l'avait réduit à un état de déplorable. Il était en mesure de compter ses côtes et ses vertèbres, ses muscles avaient perdu toute leur force. En était-il vraiment capable ?
Cependant, il n'avait plus le choix. Son corps ne supporterai pas éternellement ces traitements, sa condition n'avait aucune raison de jamais s'améliorer. S'il devait mourir, il préférait le faire en tentant de s'échapper plutôt que par une mort lente.
Oui, s'il fallait s'échapper, il ne fallait pas attendre. Il agirait le lendemain. Il serait libre ou il mourrait. | |
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